mercredi 16 mars 2011

D. pour les mecs de ma génération, on a tous connu au moins dix Daniel, une bonne douzaine de Dominique et quelques Damien. Pour moi, le D qui m’a le plus marqué, c’est Dominique ou plus exactement « Dominique la mèche » ! Pourquoi ce surnom me direz-vous, tout simplement parce que quand je l’ai connu, j’étais déjà avec un Dominique ! Nous formions ce que nous appelons maintenant un couple ouvert et ne concevions ni l’un ni l’autre la fidélité comme un élément indispensable à une vie de couple.  Nous avions l’un et l’autre notre jardin secret ce qui veut dire, en l’occurrence, nos amants de passages. 

J’ai rencontré Dominique la mèche (ben oui, il avait une mèche qui lui cachait presque un œil comme tous les admirateurs de Cure à l’époque) au restaurant. Des amis m’avaient traîné un soir dans un petit resto de la ville ou nous devions retrouver d’autres amis d’amis (c’est compliqué tout ça, mais essayez de suivre, vous comprendrez).  

Dominique et moi nous sommes trouvés l’un à coté de l’autre. Le repas s’est déroulé très simplement et agréablement : Dominique était un mec plein d’humour et le temps passait très vite à ses cotés. A la fin du repas, les copains ont décidé d’aller terminer la soirée en boite. Dominique n’avait pas de voiture, je lui ai proposé de monter avec moi. Je ne sais pas si c’est le bon rosé qui avait accompagné le repas, mais j’avais des difficultés à trouver le changement de vitesse et j’ai à plusieurs reprises retrouvé ma main sur son genou. Il ne disait pas non, je lui ai proposé une petite promenade digestive sur les hauteurs de la ville. Nous nous sommes promenés cote à cote puis mains dans la main dans le parc qui entourait une petite chapelle. Très vite nos lèvres ont été attirées l’une vers l’autre et bientôt nous nous somme retrouvé allongés dans un premier temps face au ciel à regarder les étoiles, puis moi sur lui regardant le reflet de ces étoiles dans ses yeux. Les copains doivent toujours nous attendre ! 

Dominique a vite pris l’habitude de venir passer les soirées (et les nuits) à la maison. Je crois que je n’ai jamais tant ri avec un amant. Un matin, une voisine m’a même dit qu’elle nous entendait rire et qu’elle et son mari avaient envie de monter pour en profiter et rire avec nous. 

Tout n’était que jeux : nos baisers, nos ébats qui se terminaient dans des positions même pas répertoriées par le Kama Soutra, une pipe devenait très vite un truc délirant et se terminait par un éclat de rire. On n’a peut être pas baisé beaucoup parce que nos fous rires interrompaient l’action avant l’extase, mais qu’est ce qu’on s’est amusé. Ce n’est pas facile de rester concentré, une bite dans le cul ou dans la bouche en partant d’un grand éclat de rire … et l’amour, ça demande un minimum de concentration, croyez-moi. 

Je me souviens quand même de moments de pur bonheur comme le soir ou nous sommes partis sur une plage isolée pour prendre un bain de minuit. Nous étions nus, bercé par les vagues, nos corps se rapprochaient puis se séparaient au rythme du flux et du reflux. L’eau coulait entre nous, nous caressait pendant que nous nous caressions, nous séparait pour mieux nous permettre de nous rapprocher immédiatement après. Son sexe me frôlait puis devenait inaccessible, seules nos bouches restaient collées l’une à l’autre. Puis Dominique s’est écarté un peu de moi, pour entourer ses jambes autour de mon corps et doucement il s’est empalé sur mon sexe dressé. Le mouvement des vagues rythmait celui de son bassin : nous étions trois à faire l’amour : Dominique, la mer et moi. Cela a duré un long et merveilleux moment jusqu’à ce que je ne puisse plus retenir mon extase. Il m’a senti venir, s’est masturbé et quand il a joui j’ai vu flotter entre deux eaux une traînée blanchâtre qui, mise en relief par la lumière de la lune,  allait et venait entre lui et moi, juste au-dessus de son ventre. 








Et comme toutes les autres rencontres de ces années, notre histoire s’est terminée à la fin de l’été : je suis resté au bord de l’eau et lui est parti reprendre ses études à Londres. Je ne l’ai plus revu et comme nous avions décidé de ne pas correspondre, il est resté pour moi un des mecs dont je garde un merveilleux souvenir. 




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