Mon abécédaire
petit récit gay.
lundi 2 mai 2011
jeudi 28 avril 2011
lundi 21 mars 2011
dimanche 20 mars 2011
Mon abécédaire
Un abécédaire (d'après les trois premières lettres de l'alphabet latin : A, B, C, est un support visuel (livre, affiche, broderie) présentant l'ensemble des symboles d'un alphabet, presque toujours listés dans l'ordre.
Jusqu'aux années 1950, l'abécédaire est un témoin de la dextérité de la jeune femme. Il est réalisé depuis le XVIIe siècle, en fil de coton rouge (symbole de vie), sur toile blanche, en complément du trousseau. Il est en évidence dans la pièce principale de l'habitation. Dans les foyers à petit revenu, il pouvait représenter un élément important du décor.
LAROUSSE
Un abécédaire est un livre illustré pour l’apprentissage de la lecture.
Le Larousse oublie donc l’ouvrage de broderie au point de croix que nos grand’mères préparaient dès l’année de leur certificat d’études primaires et qu’elles achevaient pour l’avoir dans leur trousseau de mariée.
Cet ouvrage pouvait être repris par la femme vieillissante, au coin du feu, pour occuper ses loisirs. Et je me suis souvent demandé à quoi pouvait penser une personne qui passe des heures à broder une lettre de l’alphabet. Et je me suis imaginé que dans le même cas, je repenserais à mon passé, mes souvenirs et pourquoi pas, aux personnes qui, un jour ou plus, ont croisé mon chemin et dont le prénom débuterait par cette lettre. Mon abécédaire à moi, ce seraient les mecs qui ont compté pour moi une heure, un jour, un mois …ou plus !
Mais le problème, c’est que quand on a un certain âge, pour ne pas dire un âge certain, qu’on a pas mal d’heures de vol, il faut faire un choix parce que la vie gaie des années quatre-vingt, avant la prise de conscience des risques liés au SIDA, c’était souvent plusieurs rencontres par semaines (pour ne pas dire par jour !). Alors je ferais un choix et que les absents m’excusent, c’est la règle que je me fixe et que je respecterai de A à Z.
samedi 19 mars 2011
A comme Alain, André, Antoine, Antony, Armand et autres Arnaud et Aristide. Oublions Antony et sa belle gueule, Armand et son sexe surdimensionné, André et sa hantise d’être dérangé pendant la baise (je me dois quand même de préciser qu’on faisait ça dans son bureau !) et choisissons Antoine, ses yeux souriants et sa bouche faite pour embrasser, sucer, lécher…
J’ai rencontré Antoine sur une plage naturiste. Il était le seul à avoir gardé son maillot. Avouez qu’on a une seule idée dans cette situation : voir ce qu’il cache ! Quand il est allé se baigner, j’ai suivi et avec le plus de naturel possible, je me suis laissé entraîner par les vagues qui m’ont jeté dans ses bras, enfin, pas dans ses bras mais à coté de lui. Et dans ce cas, on perd pied, on gesticule, on écarte les bras pour s’équilibrer et la main, par accident, vient frôler la personne juste à l’entrejambes. C’est fou l’intelligence d’une vague !
Il n’a rien fait pour s’écarter et ce que j’avais cru deviner sous le maillot se confirmait sous ma main. Je me suis excusé, confus. Il m’a dit que ce n’était pas grave, que ça arrivait. Et on est sorti de l’eau ensemble, tout en discutant de la force des vagues, du soleil et du sable de la plage (c’est fou ce qu’on peut avoir comme imagination dans ces cas). On s’est vite assis au bord de l’eau parce que ni lui ni moi ne pouvions plus cacher le plaisir provoqué par cette furtive rencontre.
Il était comptable et moi, absolument incapable de comprendre le moindre relevé de banque : il m’a gentiment proposé de me donner des cours particuliers. Une heure plus tard on était chez moi, devant mon bureau avec des tonnes de papiers sous les yeux, assis cote à cote à faire et refaire des calculs.
Mais je n’étais pas très à l’aise ……parce que j’ai horreur de garder le sel sur la peau ! Je lui ai demandé de m’excuser deux minutes pour aller me rincer sous la douche. Et comme je suis un mec d’un naturel prévenant, je lui ai dit de ne pas se gêner s’il voulait en faire autant : dix minutes après nous continuions notre leçon dans la baignoire. Et je vous le dit tout net : deux mecs dans une baignoire, ça fait beaucoup et il est très difficile de ne pas se toucher. J’étais plutôt pour, il n’était pas contre et nous avons alors pensé que nous serions nettement mieux dans mon lit.
C’était la première fois qu’il se trouvait dans un lit avec un mec. Il avait, comme beaucoup, connu les rencontres furtives dans un buisson ou un coin sombre, mais le lit c’est quand même autre chose !
Il avait un corps sec, des mouvements saccadés et semblait vouloir se fondre en moi. Il était excité comme une puce et, tel un cheval fougueux, je devais sans cesse le maîtriser pour ne pas précipiter les choses et profiter de ce moment de pur bonheur le plus longtemps possible. Ses pommettes rougissaient, il ne savait plus quoi faire devant tant de nouveauté, j’avais envie de lui faire plaisir. Je me suis alors, après l’avoir plaqué sur le dos, empalé sur son sexe turgescent et ai imposé mon rythme. Il souriait, il était beau, ses yeux brillaient. De temps en temps je me penchais pour l’embrasser, le calmer, lui montrer mon plaisir, lui donner du plaisir. Quand j’ai senti qu’il n’en pouvait plus je me suis caressé et nous avons joui en même temps, quel bonheur ! Sa première (vraie) fois l’a laissé anéanti. J’étais pour ma part comblé.
Il a fallu des mois de rencontres pour qu’il me permette d’inverser les rôles, qu’il apprenne à connaître son corps et éprouver tous les plaisirs que l’on peut vivre quand on est deux et que l’on s’aime.
Et puis un jour, sous la pression familiale, il a voulu oublier nos rencontres et les plaisirs gais : il s’est marié en m’expliquant que sa femme saurait lui donner d’autres plaisirs et pourrait faire de lui un vrai homme. Il m’a même invité à son mariage, je n’y suis pas allé.
Mais ce n’était pas la fin de cette histoire puisqu’un jour je l’ai vu revenir à la maison, de plus en plus régulièrement et nous avons connu à nouveau de grands moments plus souvent horizontaux que verticaux, jusqu’à ce que, suite à une mutation, je quitte la région.
Il m’a rappelé un jour pour me dire qu’il divorçait et que si je voulais …. Mais pour moi la page était tournée
vendredi 18 mars 2011
B comme Bertrand, tes seize ans, tes appels désespérés, ton beau corps d’ado et moi en face qui ne veut rien comprendre. B comme Brice une rencontre sans suite parce que sans intérêt, de ces rencontre dont on se dit en rentrant chez soi : « j’aurais mieux fait de me branler, j’aurais gagné deux heures ! », Bernardo l’italien aux beaux yeux et au doux regard …mais Rome, c’est loin ! B comme Benjamin, trop jeune, trop inexpérimenté pour une époque ou je n’avais pas une âme de prof (un petit regret après réflexion) et puis la série des Bernard : c’est fou comme les parents ont parfois peu d’imagination et suivent bêtement la mode ! Et parmi ces Bernard, toi, Le Bernard avec qui j’ai déliré tout un été à Paris.
C’est Lolo, un ex, qui nous avait présenté. Je pense qu’il voulait mettre un terme à une rupture qui n’en finissait pas : on ne s’aimait plus mais nos corps étaient encore attirés l’un vers l’autre et chaque rencontre se terminait sous la douche après une baise qui nous laissait épuisés mais comblés. Nous étions devenus des fuck friends ! On se connaissait par cœur, on savait qu’on ne serait jamais déçus et que même sans amour nous saurions nous rendre heureux et prendre ou donner du plaisir.
Donc, un soir de bringue, Lolo m’a présenté Bernard. Un mec tout à fait particulier. Artiste, antiquaire à ses heures, prof de temps en temps, critique d’art pour ses loisirs et surtout le mec complètement imprévisible.
Dans cette époque des années Mitterrand, après la dépénalisation de l’homosexualité tout nous semblait possible. Avec lui, tout devenait possible. C’est le premier qui m’a roulé une pelle dans un taxi sous les yeux effarés du chauffeur, le premier qui m’a persuadé que j’étais comme tout le monde, le premier avec qui je me suis promené main dans la main (dans le Marais je vous l’accorde, mais quand même, à l’époque, c’était osé !), le premier qui m’a présenté tout naturellement à ses amis, ses collègues et sa famille.
Nous passions nos journées à traîner dans les musées ou les rues de Paris, j’y étais pour l’été et désirais tout connaître. Le soir, il s’arrêtait chez Fauchon ou chez Hédiard et nous nous réfugions dans l’appartement que j’avais loué pour juillet et août.
Et là, chaque soir, il me faisait découvrir des plaisirs nouveaux. Il était hyper imaginatif ! Un soir, j’ai dégusté une crêpe qu’il s’était enroulée autour de la verge (c'est marrant mais si vous essayez, inutile de la flamber), un autre soir il m’a léché le cul après l’avoir barbouillé de Nutella, une autre fois c’est le corps entier que j’ai eu couvert de confiture. Nous vivions nus et sans cesse j’étais l’objet de ses attentions, de son amour.
Il m’a baisé pendant que je faisais la vaisselle doucement, délicatement ; il m’a sucé pendant que je téléphonais (si maman avait su ce qui se passait alors qu’elle me disait trouver que j’avais une drôle de voix!), et je me suis vengé en le sodomisant alors qu’il dictait, couché en travers du lit, sur dictaphone un texte à sa secrétaire. Plusieurs fois par jour nous nous retrouvions l’un avec l’autre, l’un sur l’autre, l’un dans l’autre. Nous baisions jusqu’à épuisement et recommencions dès qu’on avait récupéré. Il s’endormait lové contre moi, le sexe débandé entre mes fesses et dès que je le sentais reprendre vie et dureté, nous recommencions nos ébats. Nous étions jeunes et j’avais l’impression que l’été allait durer toujours. Ma vie se résumait, pendant ces vacances parisiennes à une recherche effrénée de sexe et de plaisirs.
Ce plaisir était augmenté par le fait que tous les interdits tombaient.
J’ai vécu avec lui deux mois de délires, sans entraves, sans tabous et avec d’intenses moments de bonheur. Mais l’été, les vacances, comme tout le reste a une fin et je suis rentré dans mon trou de province, on s’est téléphoné plusieurs fois par jour puis par semaine, puis de temps en temps et un jour je ne sais plus si c’est lui ou moi qui a cessé d’appeler mais il est resté pour moi le souvenir d’un été de rêve dans la capitale.
jeudi 17 mars 2011
C. une lettre qui débute moins de prénoms que le B, en tout cas dans mon abécédaire! Bien sur, il y a les Christian et les Christophe, Camille, Charles et Cyril mais moi, celui qui me reste en mémoire, c’est Choupinet! C’est de toute évidence pas son prénom mais c’est comme ça que je l’ai appelé pendant toute notre liaison ! Vous ferez donc avec.
Quand je suis rentré dans la boite de nuit, je n’ai vu que lui…. mais il n’était visiblement pas seul ! Il ressemblait à Jimmy Somerville, même bouille ronde, mêmes yeux rieurs, même coupe de cheveux (rasé avec une petite houppette d’ou le surnom qui me vint immédiatement à l’esprit de « Choupinet »). L’avantage des danses actuelles, c’est qu’on n’est pas collé à une personne. On peut bouger, se déplacer et se rapprocher sans problème des personnes dont on veut être vu. Je me glissais donc petit à petit entre Choupinet et ses amis et bientôt, il ne pouvait plus se retourner sans me trouver face à lui. Alors là, je lui lance mon plus beau sourire, celui qui avait déjà fait craquer d’autres mecs avant lui et, oh my god, immédiatement il me rend mon sourire. Je ne me fais pas prier pour, maladroitement, me rapprocher de lui jusqu’à le frôler. J’ai de suite vu qu’il n’y avait de sa part aucune animosité à mon égard et qu’il serait aisé de faire plus ample connaissance au calme, sur la plage qui s’étendait au pied de la boite de nuit.
Quand je suis sorti, je l’ai regardé avec un grand sourire, il m’a suivi !
Nous avons commencé à discuter assis sur le sable, les pieds au bord de l’eau puis nous sommes allé nous promener à l’écart du bruit et du monde jusqu’aux rochers qui limitaient la petite plage. Seuls, nous avons pu faire plus intimement connaissance. Ma main s’est glissée sous son T-shirt, il était imberbe et musclé. Il avait de petits tétons durs et saillants. Nous avons continué l’un et l’autre notre exploration et il n’a pas fallu très longtemps pour que les ceintures ne se desserrent et que nos mains ne se hasardent à caresser nos sexes déjà bien tendus. J’ai tout de suite adoré sa façon d’embrasser. Sa langue était fine et musclée, il savait l’introduire en douceur dans ma bouche, lutter avec la mienne, se retirer, caresser ma bouche et revenir me donner du plaisir. Pendant ce temps, nos sexes dressés l’un contre l’autre se chevauchaient, glissaient, se retrouvaient. J’ai enlevé ma chemise et lui son T-shirt, nos poitrines serrées l’une contre l’autre, nos sexes cote à cote, nous nous fondions l’un dans l’autre. Nous sommes restés un long moment à laisser nos corps se dévoiler et se découvrir avant de faire l’amour, pantalons descendus sur les chaussures, appuyés sur les rochers sans même penser que quelqu’un pouvait nous surprendre.
Quand nous sommes rentrés dans la boite, un copain m’a fait remarquer avec un large sourire que mon pantalon était froissé et que j’avais les yeux débordants de reconnaissance !
Je n’ai pas eu à expliquer quoi que ce soit car Choupinet était déjà à mes cotés : il avait expliqué à ses copains qu’il avait mieux à faire et que nous rentrions chez moi.
Choupinet était dans la région pour les vacances. Vacances que nous trouvions tous les deux trop courtes. Et c’est pour tenter de les prolonger qu’il a pris un rendez vous chez un chirurgien pour lui raconter qu’il devait aller à l’étranger et qu’il pensait que ce serait mieux, dans la mesure ou il avait déjà eu des crises, qu’il se fasse opérer de l’appendicite avant de partir. Le chirurgien a refusé arguant que quel que soit le pays, il y avait partout des chirurgiens capables de faire ce genre d’opération. Mais je vous avoue que c’est la plus belle preuve d’amour qu’il m’est été de recevoir et jusqu’à mon dernier jour je m’en souviendrai.
Et l’été s’est terminé, Choupinet est reparti me laissant complètement désemparé et seul. Seul, mais pas pour très longtemps puisqu’à l’époque je me consolais assez vite et que peu de temps après je rencontrais Jean Do !
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