lundi 21 mars 2011

Quand on commence à compter "pas mal d'heures de vol", il est parfois agréable de se poser pour faire un bilan, c'est un peu ce que je commence à faire aujourd'hui!

dimanche 20 mars 2011

Mon abécédaire

ABECEDAIRE




WIKIPEDIA

Un abécédaire (d'après les trois premières lettres de l'alphabet latin : A, B, C, est un support visuel (livre, affiche, broderie) présentant l'ensemble des symboles d'un alphabet, presque toujours listés dans l'ordre.
Jusqu'aux années 1950, l'abécédaire est un témoin de la dextérité de la jeune femme. Il est réalisé depuis le XVIIe siècle, en fil de coton rouge (symbole de vie), sur toile blanche, en complément du trousseau. Il est en évidence dans la pièce principale de l'habitation. Dans les foyers à petit revenu, il pouvait représenter un élément important du décor.

 




 
LAROUSSE
Un abécédaire est un livre illustré pour l’apprentissage de la lecture.

Le Larousse oublie donc l’ouvrage de broderie au point de croix que nos grand’mères préparaient dès l’année de leur certificat d’études primaires et qu’elles achevaient pour l’avoir dans leur trousseau de mariée.
Cet  ouvrage pouvait être repris par la femme vieillissante, au coin du feu, pour occuper ses loisirs. Et je me suis souvent demandé à quoi pouvait penser une personne qui passe des heures à broder une lettre de l’alphabet. Et je me suis imaginé que dans le même cas, je repenserais à mon passé, mes souvenirs et pourquoi pas, aux personnes qui, un jour ou plus, ont croisé mon chemin et dont le prénom débuterait par cette lettre. Mon abécédaire à moi, ce seraient les mecs qui ont compté pour moi une heure, un jour, un mois …ou plus !
 




Mais le problème, c’est que quand on a un certain âge, pour ne pas dire un âge certain, qu’on a pas mal d’heures de vol, il faut faire un choix parce que la vie gaie des années quatre-vingt, avant la prise de conscience des risques liés au SIDA, c’était souvent plusieurs rencontres par semaines (pour ne pas dire par jour !). Alors je ferais un choix et que les absents m’excusent, c’est la règle que je me fixe et que je respecterai de A à Z.

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samedi 19 mars 2011

comme Alain, André, Antoine, Antony, Armand et autres Arnaud et Aristide. Oublions Antony et sa belle gueule, Armand et son sexe surdimensionné, André et sa hantise d’être dérangé pendant la baise (je me dois quand même de préciser qu’on faisait ça dans son bureau !) et choisissons Antoine, ses yeux souriants et sa bouche faite pour embrasser, sucer, lécher…

J’ai rencontré Antoine sur une plage naturiste. Il était le seul à avoir gardé son maillot. Avouez qu’on a une seule idée dans cette situation : voir ce qu’il cache ! Quand il est allé se baigner, j’ai suivi et avec le plus de naturel possible, je me suis laissé entraîner par les vagues qui m’ont jeté dans ses bras, enfin, pas dans ses bras mais à coté de lui. Et dans ce cas, on perd pied, on gesticule, on écarte les bras pour s’équilibrer et la main, par accident, vient frôler la personne juste à l’entrejambes. C’est fou l’intelligence d’une vague ! 

Il n’a rien fait pour s’écarter et ce que j’avais cru deviner sous le maillot se confirmait sous ma main. Je me suis excusé, confus. Il m’a dit que ce n’était pas grave, que ça arrivait. Et on est sorti de l’eau ensemble, tout en discutant de la force des vagues, du soleil et du sable de la plage (c’est fou ce qu’on peut avoir comme imagination dans ces cas). On s’est vite assis au bord de l’eau parce que ni lui ni moi ne pouvions  plus cacher le plaisir provoqué par cette furtive rencontre. 
 


Il était comptable et moi, absolument incapable de comprendre le moindre relevé de banque : il m’a gentiment proposé de me donner des cours particuliers. Une heure plus tard on était chez moi, devant mon bureau avec des tonnes de papiers sous les yeux, assis cote à cote à faire et refaire des calculs.  


Mais je n’étais pas très à l’aise ……parce que j’ai horreur de garder le sel sur la peau ! Je lui ai demandé de m’excuser deux minutes pour aller me rincer sous la douche. Et comme je suis un mec d’un naturel prévenant, je lui ai dit de ne pas se gêner s’il voulait en faire autant : dix minutes après nous continuions notre leçon dans la baignoire. Et je vous le dit tout net : deux mecs dans une baignoire, ça fait beaucoup et il est très difficile de ne pas se toucher. J’étais plutôt pour, il n’était pas contre et nous avons alors pensé que nous serions nettement mieux dans mon lit. 









C’était la première fois qu’il se trouvait dans un lit avec un mec. Il avait, comme beaucoup, connu les rencontres furtives dans un buisson ou un coin sombre, mais le lit c’est quand même autre chose !




Il avait un corps sec, des mouvements saccadés et semblait vouloir se fondre en moi. Il était excité comme une puce et, tel un cheval fougueux, je devais sans cesse le maîtriser pour ne pas précipiter les choses et profiter de ce moment de pur bonheur le plus longtemps possible. Ses pommettes rougissaient, il ne savait plus quoi faire devant tant de nouveauté, j’avais envie de lui faire plaisir. Je me suis alors, après l’avoir plaqué sur le dos, empalé sur son sexe turgescent et ai imposé mon rythme. Il souriait, il était beau, ses yeux brillaient. De temps en temps je me penchais pour l’embrasser, le calmer, lui montrer mon plaisir, lui donner du plaisir. Quand j’ai senti qu’il n’en pouvait plus je me suis caressé et nous avons joui en même temps, quel bonheur ! Sa première (vraie) fois l’a laissé anéanti. J’étais pour ma part comblé.  

Il a fallu des mois de rencontres pour qu’il me permette d’inverser les rôles, qu’il apprenne à connaître son corps et éprouver tous les plaisirs que l’on peut vivre quand on est deux et que l’on s’aime.  
 

Et puis un jour, sous la pression familiale, il a voulu oublier nos rencontres et les plaisirs gais : il s’est marié en m’expliquant que sa femme saurait lui donner d’autres plaisirs et pourrait  faire de lui un vrai homme. Il m’a même invité à son mariage, je n’y suis pas allé. 

Mais ce n’était pas la fin de cette histoire puisqu’un jour je l’ai vu revenir à la maison, de plus en plus régulièrement et nous avons connu à nouveau de grands moments plus souvent horizontaux que verticaux, jusqu’à ce que, suite à une mutation, je quitte la région.


  
 
Il m’a rappelé un jour pour me dire qu’il divorçait et que si je voulais …. Mais pour moi la page était tournée




vendredi 18 mars 2011

B comme Bertrand, tes seize ans, tes appels désespérés, ton beau corps d’ado et moi en face qui ne veut rien comprendre. B comme Brice une rencontre sans suite parce que sans intérêt, de ces rencontre dont on se dit en rentrant chez soi : « j’aurais mieux fait de me branler, j’aurais gagné deux heures ! », Bernardo l’italien aux beaux yeux et au doux regard …mais Rome, c’est loin ! B comme Benjamin, trop jeune, trop inexpérimenté pour une époque ou je n’avais pas une âme de prof (un petit regret après réflexion) et puis la série des Bernard : c’est fou comme les parents ont parfois peu d’imagination et suivent bêtement la mode ! Et parmi ces Bernard, toi, Le Bernard avec qui j’ai déliré tout un été à Paris. 

 C’est Lolo, un ex, qui nous avait présenté. Je pense qu’il voulait mettre un terme à une rupture qui n’en finissait pas : on ne s’aimait plus mais nos corps étaient encore attirés l’un vers l’autre et chaque rencontre se terminait sous la douche après une baise qui nous laissait épuisés mais comblés. Nous étions devenus des fuck friends ! On se connaissait par cœur, on savait qu’on ne serait jamais déçus et que même sans amour nous saurions nous rendre heureux et prendre ou donner du plaisir. 

Donc, un soir de bringue, Lolo m’a présenté Bernard. Un mec tout à fait particulier. Artiste, antiquaire à ses heures, prof de temps en temps, critique d’art pour ses loisirs et surtout le mec complètement imprévisible.  

Dans cette époque des années Mitterrand, après la dépénalisation de l’homosexualité tout nous semblait possible. Avec lui, tout devenait possible. C’est le premier qui m’a roulé une pelle dans un taxi sous les yeux effarés du chauffeur, le premier qui m’a persuadé que j’étais comme tout le monde, le premier avec qui je me suis promené main dans la main (dans le Marais je vous l’accorde, mais quand même, à l’époque, c’était osé !), le premier qui m’a présenté tout naturellement à ses amis, ses collègues et sa famille. 

Nous passions nos journées à traîner dans les musées ou les rues de Paris, j’y étais pour l’été et désirais tout connaître. Le soir, il s’arrêtait chez Fauchon ou chez Hédiard  et nous nous réfugions dans l’appartement que j’avais loué pour juillet et août.  

Et là, chaque soir, il me faisait découvrir des plaisirs nouveaux. Il était hyper imaginatif ! Un soir, j’ai dégusté une crêpe qu’il s’était enroulée autour de la verge (c'est marrant mais si vous essayez, inutile de la flamber), un autre soir il m’a léché le cul après l’avoir barbouillé de Nutella, une autre fois c’est le corps entier que j’ai eu couvert de confiture. Nous vivions nus et sans cesse j’étais l’objet de ses attentions, de son amour.  

Il m’a baisé pendant que je faisais la vaisselle doucement, délicatement ; il m’a sucé pendant que je téléphonais (si maman avait su ce qui se passait alors qu’elle me disait trouver que j’avais une drôle de voix!), et je me suis vengé en le sodomisant alors qu’il dictait, couché en travers du lit, sur dictaphone un texte à sa secrétaire. Plusieurs fois par jour nous nous retrouvions l’un avec l’autre, l’un sur l’autre, l’un dans l’autre. Nous baisions jusqu’à épuisement et recommencions dès qu’on avait récupéré. Il s’endormait lové contre moi, le sexe débandé entre mes fesses et dès que je le sentais reprendre vie et dureté, nous recommencions nos ébats. Nous étions jeunes et j’avais l’impression que l’été allait durer toujours. Ma vie se résumait, pendant ces vacances parisiennes à une recherche effrénée de sexe et de plaisirs.
 Ce plaisir était augmenté par le fait que tous les interdits tombaient.  



J’ai vécu avec lui deux mois de délires, sans entraves, sans tabous et avec d’intenses moments de bonheur. Mais l’été, les vacances, comme tout le reste a une fin et je suis rentré dans mon trou de province, on s’est téléphoné plusieurs fois par jour puis par semaine, puis de temps en temps et un jour je ne sais plus si c’est lui ou moi qui a cessé d’appeler mais il est resté pour moi le souvenir d’un été de rêve dans la capitale.
 

jeudi 17 mars 2011

C. une lettre qui débute moins de prénoms que le B, en tout cas dans mon abécédaire! Bien sur, il y a les Christian et les Christophe, Camille, Charles et Cyril mais moi,  celui qui me reste en mémoire, c’est Choupinet! C’est de toute évidence pas son prénom mais c’est comme ça que je l’ai appelé pendant toute notre liaison ! Vous ferez donc avec. 

Quand je suis rentré dans la boite de nuit, je n’ai vu que lui…. mais il n’était visiblement pas seul ! Il ressemblait à Jimmy Somerville, même bouille ronde, mêmes yeux rieurs, même coupe de cheveux (rasé avec une petite houppette d’ou le surnom qui me vint immédiatement à l’esprit de « Choupinet »). L’avantage des danses actuelles, c’est qu’on n’est pas collé à une personne. On peut bouger, se déplacer et se rapprocher sans problème des personnes dont on veut être vu. Je me glissais donc petit à petit entre Choupinet et ses amis et bientôt, il ne pouvait plus se retourner sans me trouver face à lui. Alors là, je lui lance mon plus beau sourire, celui qui avait déjà fait craquer d’autres mecs avant lui et, oh my god, immédiatement il me rend mon sourire. Je ne me fais pas prier pour, maladroitement, me rapprocher de lui jusqu’à le frôler. J’ai de suite vu qu’il n’y avait de sa part aucune animosité à mon égard et qu’il serait aisé de faire plus ample connaissance au calme, sur la plage qui s’étendait au pied de la boite de nuit. 

Quand je suis sorti, je  l’ai regardé avec un grand sourire, il m’a suivi !
Nous avons commencé à discuter assis sur le sable, les pieds au bord de l’eau puis nous sommes allé nous promener à l’écart du bruit et du monde jusqu’aux rochers qui limitaient la petite plage. Seuls, nous avons pu faire plus intimement connaissance. Ma main s’est glissée sous son T-shirt, il était imberbe et musclé. Il avait de petits tétons durs et saillants. Nous avons continué l’un et l’autre notre exploration et il n’a pas fallu très longtemps pour que les ceintures ne se desserrent et que nos mains ne se hasardent à caresser nos sexes déjà bien tendus. J’ai tout de suite adoré sa façon d’embrasser. Sa langue était fine et musclée, il savait l’introduire en douceur dans ma bouche, lutter avec la mienne, se retirer, caresser ma bouche et revenir me donner du plaisir. Pendant ce temps, nos sexes dressés l’un contre l’autre se chevauchaient, glissaient, se retrouvaient. J’ai enlevé ma chemise et lui son T-shirt, nos poitrines serrées l’une contre l’autre, nos sexes cote à cote, nous nous fondions l’un dans l’autre. Nous sommes restés un long moment à laisser nos corps se dévoiler et se découvrir avant de faire l’amour, pantalons descendus sur les chaussures, appuyés sur les rochers sans même penser que quelqu’un pouvait nous surprendre. 

Quand nous sommes rentrés dans la boite, un copain m’a fait remarquer avec un large sourire que mon pantalon était froissé et que j’avais les yeux débordants de reconnaissance ! 

Je n’ai pas eu à expliquer quoi que ce soit car Choupinet était déjà à mes cotés : il avait expliqué à ses copains qu’il avait mieux à faire et que nous rentrions chez moi. 

Choupinet était dans la région pour les vacances. Vacances que nous trouvions tous les deux trop courtes. Et c’est pour tenter de les prolonger qu’il a pris un rendez vous chez un chirurgien pour lui raconter qu’il devait aller à l’étranger et qu’il pensait que ce serait mieux, dans la mesure ou il avait déjà eu des crises, qu’il se fasse opérer de l’appendicite avant de partir. Le chirurgien a refusé arguant  que quel que soit le pays, il y avait partout des chirurgiens capables de faire ce genre d’opération. Mais je vous avoue que c’est la plus belle preuve d’amour qu’il m’est été de recevoir et jusqu’à mon dernier jour je m’en souviendrai.  

Et l’été s’est terminé, Choupinet est reparti me laissant complètement désemparé et seul. Seul, mais pas pour très longtemps puisqu’à l’époque je me consolais assez vite et que peu de temps après je rencontrais Jean Do ! 

mercredi 16 mars 2011

D. pour les mecs de ma génération, on a tous connu au moins dix Daniel, une bonne douzaine de Dominique et quelques Damien. Pour moi, le D qui m’a le plus marqué, c’est Dominique ou plus exactement « Dominique la mèche » ! Pourquoi ce surnom me direz-vous, tout simplement parce que quand je l’ai connu, j’étais déjà avec un Dominique ! Nous formions ce que nous appelons maintenant un couple ouvert et ne concevions ni l’un ni l’autre la fidélité comme un élément indispensable à une vie de couple.  Nous avions l’un et l’autre notre jardin secret ce qui veut dire, en l’occurrence, nos amants de passages. 

J’ai rencontré Dominique la mèche (ben oui, il avait une mèche qui lui cachait presque un œil comme tous les admirateurs de Cure à l’époque) au restaurant. Des amis m’avaient traîné un soir dans un petit resto de la ville ou nous devions retrouver d’autres amis d’amis (c’est compliqué tout ça, mais essayez de suivre, vous comprendrez).  

Dominique et moi nous sommes trouvés l’un à coté de l’autre. Le repas s’est déroulé très simplement et agréablement : Dominique était un mec plein d’humour et le temps passait très vite à ses cotés. A la fin du repas, les copains ont décidé d’aller terminer la soirée en boite. Dominique n’avait pas de voiture, je lui ai proposé de monter avec moi. Je ne sais pas si c’est le bon rosé qui avait accompagné le repas, mais j’avais des difficultés à trouver le changement de vitesse et j’ai à plusieurs reprises retrouvé ma main sur son genou. Il ne disait pas non, je lui ai proposé une petite promenade digestive sur les hauteurs de la ville. Nous nous sommes promenés cote à cote puis mains dans la main dans le parc qui entourait une petite chapelle. Très vite nos lèvres ont été attirées l’une vers l’autre et bientôt nous nous somme retrouvé allongés dans un premier temps face au ciel à regarder les étoiles, puis moi sur lui regardant le reflet de ces étoiles dans ses yeux. Les copains doivent toujours nous attendre ! 

Dominique a vite pris l’habitude de venir passer les soirées (et les nuits) à la maison. Je crois que je n’ai jamais tant ri avec un amant. Un matin, une voisine m’a même dit qu’elle nous entendait rire et qu’elle et son mari avaient envie de monter pour en profiter et rire avec nous. 

Tout n’était que jeux : nos baisers, nos ébats qui se terminaient dans des positions même pas répertoriées par le Kama Soutra, une pipe devenait très vite un truc délirant et se terminait par un éclat de rire. On n’a peut être pas baisé beaucoup parce que nos fous rires interrompaient l’action avant l’extase, mais qu’est ce qu’on s’est amusé. Ce n’est pas facile de rester concentré, une bite dans le cul ou dans la bouche en partant d’un grand éclat de rire … et l’amour, ça demande un minimum de concentration, croyez-moi. 

Je me souviens quand même de moments de pur bonheur comme le soir ou nous sommes partis sur une plage isolée pour prendre un bain de minuit. Nous étions nus, bercé par les vagues, nos corps se rapprochaient puis se séparaient au rythme du flux et du reflux. L’eau coulait entre nous, nous caressait pendant que nous nous caressions, nous séparait pour mieux nous permettre de nous rapprocher immédiatement après. Son sexe me frôlait puis devenait inaccessible, seules nos bouches restaient collées l’une à l’autre. Puis Dominique s’est écarté un peu de moi, pour entourer ses jambes autour de mon corps et doucement il s’est empalé sur mon sexe dressé. Le mouvement des vagues rythmait celui de son bassin : nous étions trois à faire l’amour : Dominique, la mer et moi. Cela a duré un long et merveilleux moment jusqu’à ce que je ne puisse plus retenir mon extase. Il m’a senti venir, s’est masturbé et quand il a joui j’ai vu flotter entre deux eaux une traînée blanchâtre qui, mise en relief par la lumière de la lune,  allait et venait entre lui et moi, juste au-dessus de son ventre. 








Et comme toutes les autres rencontres de ces années, notre histoire s’est terminée à la fin de l’été : je suis resté au bord de l’eau et lui est parti reprendre ses études à Londres. Je ne l’ai plus revu et comme nous avions décidé de ne pas correspondre, il est resté pour moi un des mecs dont je garde un merveilleux souvenir. 




mardi 15 mars 2011

E. comme Ernesto un beau Romain croisé à l’Alibi, boite gay des années quatre vingt située dans un quartier sordide de la capitale italienne. Le lieu et l’ambiance m’avaient immédiatement fait penser aux descriptions de Pasolini dans son livre Ragazzi ! Et aussi Eugenio qui m’a fait visiter Florence …et ses alentours boisés. E comme Eric rencontré dans un sauna du coin. 
 
J’étais allé dès le début d’après midi au sauna pour faire une rencontre rapide car je devais préparer ce jour la ma déclaration d’impôts ! En résumé, et pour faire cru, j’étais allé me vider les couilles pour que mon cerveau soit plus disponible pour la paperasse. C’est vrai, quoi, quand on est tendu du coté slip, on ne peut pas être détendu du coté cervelle. Enfin, c’est ce que je pense donc ce que j’essaye de faire. 





Dès que je suis entré dans le sauna, je me suis installé dans le jacuzzi et comme j’étais le premier, j’ai réglé les bulles au maximum. Un petit mec, tout frais, tout mignon, étudiant timide semblait-il est venu me rejoindre. Les bulles cachant mes mouvements, mon pied s’est mis à la recherche des siens, je l’ai caressé et il m’a laissé faire. Je suis délicatement remonté le long de sa jambe pour essayer de voir s’il réagissait à mes avances. Pour réagir, c’était de la réaction. Je me suis rapproché de lui et très vite nous étions dans les bras l’un de l’autre. Je lui ai proposé de faire plus ample connaissance dans une cabine, il a acquiescé et il n’était même pas deux heures quand nos ébats débutèrent.  Mon timing était respecté, j’allais pouvoir me détendre et faire ma déclaration d’impôt comme prévu. 

Pour ne pas donner l’impression de sauter sur la marchandise, j’ai essayé de mieux le connaître. Il s’appelait Eric et, comme je le pensais, était étudiant. Ca me suffisait largement pour ce que je voulais en faire et nous sommes très vite passés  aux travaux pratiques. Et là, oh surprise, je découvrais un mec tendre, aimant, doux, hyper agréable et visiblement expérimenté. Je me suis pris au jeu, il m’a pris tout court !  

On est allé prendre une douche pour retourner de suite dans la cabine. J’étais bien contre lui, il caressait mon corps avec douceur, ma queue avec délicatesse. Je l’embrassais partout, découvrais tous les recoins de son corps avec ma langue, il aimait ça et moi je ne savais plus comment je m’appelais. Je lui ai longtemps léché la rondelle, il gémissait à chaque coup de langue, je suis remonté avec ma langue jusqu’à sa nuque et, mon sexe étant juste à la bonne hauteur, le temps de chausser une capote, je l’ai pénétré lentement. J’avais l’impression que mon sexe était englouti par son cul, il m’aspirait, me suçait avec son anus, je n’avais même pas besoin de bouger pour sentir monter en moi une tension qui finirait, c’est certain, par une jouissance extrême. Et l’heure passait, les heures passaient et nous étions encore à prendre et donner du plaisir. Je ne sais pas combien de fois nous avons fait l’amour mais je peux affirmer que chaque fois c’était mieux que la précédente. Nous découvrions chaque fois un nouveau truc pour augmenter le plaisir. Son sexe était à moi, mon sexe était à lui. Chaque baiser était différent du précédent, chaque instant vécu avec intensité et tendresse. Je ne suis pas très farouche mais je ne m’abandonne pas facilement et les rencontres de sauna sont rarement de grands moments dans ma vie affective, sexuelle et sentimentale. Là je vivais un instant exceptionnel. Tant est si bien que c’est le patron du sauna qui est venu frapper aux portes des cabines pour nous dire qu’il était vingt heures et qu’il fermait l’établissement. Adieu les impôts, mais c’était pour la bonne cause ! 

Une dernière douche, un dernier baisé et nous nous sommes rhabillés. J’étais sur un nuage. Mais je dois avouer que j’en suis très vite descendu quand il m’a dit, juste avant de passer la porte du sauna : « Si tu me vois avec des amis, tu fais comme si tu ne me connaissais pas. Mes copains se foutraient de ma gueule s’ils savaient que j’ai baisé avec un vieux ». A quarante ans, ce n’est pas facile à entendre. C’était un connard….. mais un très beau connard, la preuve, il me fait encore rêver. Et ce qui me console c’est que maintenant, vingt ans après, le pire que je lui souhaite, c’est d’avoir quarante ans !
 

lundi 14 mars 2011

F. comme Fernand, mais je n’en ai jamais connu intimement et rien qu’à penser au copain de mon grand-père qui portait ce prénom, je me sens déjà virer hétéro ! Moi je suis de la génération des Franck, Frédéric, Farid et Fabrice. Mais c’est immédiatement à Flavio que je pense en rêvant sur le F.

J’étais à Taormina depuis deux ou trois jours pour des vacances que mes amis m’avaient promises très sexe. Taormina n’était-elle pas une des destinations préférées des gays italiens et allemands. J’allais m’éclater … en tout cas, c’est ce qui était prévu. 

Mais j’étais là, sur la plage, aux terrasses des cafés, me promenant dans les rues et rien, encore rien, toujours rien. Il faut dire que, ne parlant pas ni italien ni allemand, je voyais bien des mecs dont on pouvait penser qu’ils étaient homos, mais je ne savais pas, ni n’osais, leur demander où ils se retrouvaient. Et vu le look des hétéros italiens, je pouvais tout à fait me planter et tomber sur un macho pur et dur. Un soir, j’étais sur le Corso Umberto à regarder des cartes postales tirées des portraits du Baron Von Gloeden quand un charmant jeune homme s’est approché de moi et m’a demandé … je ne sais quoi ! Je ne comprenais pas ce qu’il me disait. Je l’ai regardé en lui disant, avec un accent à faire faire une fausse couche à une chèvre calabraise: « sono francesi ». « Pas de problème, me dit-il, je parle français. Je vous demandais simplement si je pouvais vous aider ».  

Tu parles qu’il pouvait m’aider ! Il m’a conseillé d’acheter mes cartes plus loin parce qu’elles étaient plus belles et moins chères ce qui nous a permis, le long du cours, de faire un peu connaissance. Il était du coin, travaillait dans un magasin de vêtements et se proposait de me faire découvrir la ville parce qu’il était en vacances pour quelques jours. 

Une telle proposition faite par un charmant jeune homme ne se refuse pas et je l’ai invité  à boire un verre sur une des magnifiques terrasses de la ville. Il parlait de sa ville, de la Sicile, de son travail …et j’en étais arrivé à me demander s’il ne m’avait accosté que pour avoir le plaisir de parler français. Pour moi, à l’époque, tous les Italiens mignons, bien habillés étaient gays, je commençais à revoir mes idées d’autant plus que tous les Italiens qui passaient devant nous étaient mignons et bien habillés. L’heure du repas arrivait, il m’a dit devoir rentrer parce que la Mama l’attendait. Avant que je n’aie eu le temps de lui proposer, il m’a dit avec son large sourire « mais si tu veux, après dîner, on peut se retrouver ici ». J’ai accepté immédiatement en me disant que même s’il n’était pas pédé, il me permettrait de connaître la ville.  

A vingt heures trente j’arrivais sur notre lieu de rendez-vous, il y était déjà, assis devant un expresso. Moi, le café le soir, ça m’empêche de dormir mais plein d’optimisme sur la nuit à venir, j’en ai commandé un aussi. Puis on a commencé la visite. Taormina cache de petites merveilles à chaque détour : il voulait tout me montrer de sa ville dont il était fier. La nuit était maintenant tombée, les passants se faisaient plus rares et j’avais l’impression qu’il se rapprochait de plus en plus de moi. Mais comme il parlait de moins en moins fort vu l’heure tardive, je ne savais pas si je devais me montrer plus entreprenant ou si je devais simplement attribuer cette évolution dans nos rapports au respect du sommeil des habitants. J’étais désorienté, je ne comprenais pas où il voulait en venir.  

J’ai mieux compris quand il m’a dit « tu sais, on peut entrer dans l’amphithéâtre par une brèche dans le grillage, tu verras, c’est formidable ». 

Pour être formidable, c’était formidable. Des gradins on avait en face de nous l’Etna qui, comme souvent, crachait des laves incandescentes. La nuit, c’est un spectacle inoubliable. Il était à coté de moi et j’ai senti sa main frôler la mienne : c’était gagné, il ne voulait pas que me servir de guide ! 

Je me suis rapproché de lui, il a posé sa tète sur mon épaule et nous sommes restés un long moment comme ça, à profiter tendrement de cet instant d’exception. Puis il a pris ma main, s’est levé et m’a conduit dans un coin sombre du site archéologique en me disant que parfois, le gardien, quittait sa guérite pour venir faire un tour.  










Je me suis appuyé contre un mur, il s’est blotti contre moi, m’a embrassé tendrement et nos mains ont commencé à explorer nos corps. J’avais vu des poils dépasser de sa chemise au niveau du cou, il était en effet très poilu au niveau du torse. Ses tétons étaient fermes, dressés, ils attendaient une bouche pour les titiller. Je me suis penché et ai obéi à cet appel : il gémissait et je le sentais fondre. A son tour il est devenu plus entreprenant tout en restant très tendre et câlin. Il n’a pas fallu très longtemps pour que nos pantalons ne nous tombent sur les chevilles. Il avait un sexe parfaitement proportionné, ni trop long ni trop court, ferme, attirant. Nous nous sommes caressés pendant un long moment tout en nous embrassant fougueusement. Il m’a demandé si j’avais un préservatif, je lui en ai donné un sans savoir s’il désirait me prendre ou si c’était l’inverse qu’il désirait. Il m’a posé la capote et s’est offert à moi. Je lui ai caressé la rondelle avec le gel du sachet qui accompagnait le préservatif (merci AIDES !) et je l’ai pénétré lentement, en douceur, avec le plus de délicatesse possible pour ne pas lui faire mal. Il s’ouvrait littéralement au fur et à mesure de la pénétration et nos deux corps ont su synchroniser nos mouvements pour que chacun éprouve le maximum de plaisir. J’ai joui, j’étais heureux. Mais j’ai réalisé que lui ne s’était même pas caressé et que j’étais le seul à avoir eu du plaisir. Je me suis retiré doucement, me suis mis à genoux et ai commencé à le sucer. Il semblait beaucoup aimer et se tordait de plaisir au fur et à mesure que ma langue explorait son sexe. Il n’a bientôt plus pu se retenir et m’a dit qu’il allait jouir. C’était trop bon, et pour la première fois, j’ai laissé un mec me jouir dans la bouche, je ne pouvais pas me séparer de sa bite, c’était vraiment trop bon. J’ai recraché presque à regret, son jus et je me suis rincé la bouche avec l’eau de la bouteille qui était dans mon sac à dos. Nous étions comme deux gamins qui venaient de faire une bêtise, gênés mais très heureux. Nous nous sommes fait un dernier câlin avant qu’il ne me raccompagne à mon hôtel. Nous nous sommes revus chaque jour et avons visité ensembles Syracuse, Piazza Armérina. Nous avons fait l’ascension de l’Etna et sommes même allés deux jours à Palerme. Les au-revoir ont été très pénibles. Je suis retourné en vacances à Taormina pendant l’hiver mais le charme était rompu. Nous avons passé de bons moments ensemble mais l’étincelle s’était éteinte et Flavio reste un merveilleux souvenir de vacances siciliennes. 

dimanche 13 mars 2011

G. c’est beaucoup de Gérard et de Guy, un Gondrant, un Gilles et même un Gabriel ! Mais je dois dire que dans cette série, il n’y a eu qu’un Gérard qui m’ait laissé un souvenir.  

Ce fut une brève rencontre : un sauna parisien lors d’un stage dans la capitale. Pourtant je me souviens de lui, de son prénom, de son physique ….parce que c’est après cette rencontre que j’ai réalisé que je prenais vraiment du plaisir avec les mecs, que j’étais homo! 

Avant lui, je m’étais « fait des pédés » ! Dès que j’en avais l’occasion, je m’échappais de mon cercle familial pour aller dans les endroits où je savais pouvoir rencontrer un mec, branler, me faire branler ou sucer mais jamais plus. Il ne me venait pas à l’idée d’embrasser un garçon parce que ça c’était réservé aux pédés et encore moins de pénétrer (question d’hygiène) ou me faire pénétrer (c’est vrais, quoi, je n’étais pas de ces petites tapettes qui se laissent enculer ! J’étais un mec, un vrai !). Et je me suis retrouvé dans ce sauna derrière la tour Montparnasse à une centaine de mètres du lieu où je suivais mes cours. 

Il n’y avait pas grand monde ce soir là. Le lieu était propre, sans plus, et vieillot. Je suis entré dans le sauna dans lequel il y avait déjà trois personnes, visiblement habituées, qui parlaient en suant. Dès mon entrée trois paires d’yeux se sont tournées vers moi : j’étais nouveau, de la chaire fraîche pour ces trois prédateurs ! Je suis resté un moment à les mater et commencer à fantasmer sur ce qui pourrait se passer plus tard.  

Je me suis ensuite rendu dans le hammam après avoir pris une douche rafraîchissante. Un des trois m’avait suivi et j’ai pu voir, lorsqu’il a enlevé sa serviette pour passer sous la douche, qu’il avait des arguments convaincants.
Le hammam était très embué ce qui a facilité les rapprochements. Je me suis sans problème laissé caresser : c’était un expert et je prenais un grand plaisir à ses caresses. Il s’est collé derrière moi pour me serrer contre lui, je sentais sa verge dressée contre mes fesses. C’était la première fois et je n’ai pas trouvé ça désagréable du tout. La vapeur était étouffante et il m’a suggéré de sortir et de prendre une cabine. J’ai acquiescé. 

Je me suis retrouvé dans cette cabine qui sentait la moisissure et le sperme sur un matelas dur recouvert de nos serviettes humides : ce n’était pas le rêve mais à la guerre comme à la guerre !   








Et j’ai réalisé que c’était la première fois que je me trouvais nu avec un homme lui aussi nu, tous les deux allongés cote à cote. Il a du sentir mon inexpérience et m’a parlé de lui, de ses copains, de sa vie parisienne, de ses goûts…et je l’écoutais et je commençais même à être très intéressé par ce qu’il me disait : je ne connaissais rien du milieu gay, de la vie des homos. Jusqu’à présent, ils n’étaient pour moi qu’une main, une bouche, un sexe et jamais mes rencontres ne s’étaient accompagnées d’un autre échange.
Puis il m’a enlacé, je me suis laissé embrasser sur la bouche puis, cette bouche s’est desserrée et sa langue s’est glissée entre mes dents. Je n’avais connu ça qu’avec des filles et pour la première fois j’embrassais, avec plaisir, un garçon. Pour la première fois je n’avais aucune envie de vite terminer, de vite jouir, de vite me barrer. Il me caressait, je l’ai caressé. Il m’embrassait, je l’ai embrassé. Pour la première fois je touchais le sexe d’un homme sans faire ça comme une trayeuse électrique et en espérant une éjaculation rapide. J’avais le temps, je prenais mon temps, je prenais du plaisir à prolonger ces ébats. Je n’ai pas eu besoin de lui dire que c’était nouveau pour moi, il l’a compris à mes maladresses mais n’en était pas pour autant moins affectueux. Il a compris que notre rapport resterait très soft et plus câlin que sexe. Il s’est accroupi sur moi, nos deux sexes cote à cote. Il les a saisi tous les deux et nous a masturbé pendant qu’il m’embrasait à nouveau. Nous avons joui en même temps, notre sperme s’est étendu sur mon ventre et je n’ai pas été gêné du tout  alors que peu de temps avant je me serais jeté sous la douche pour laver ces impuretés. 

Nous sommes encore restés un moment dans la cabine avant d’aller nous doucher et nous quitter en sachant que jamais nous ne nous reverrions. Cette brève rencontre a été un événement dans ma vie homosexuelle car j’ai pris conscience cette soirée là que quand nous faisions l’amour nous étions deux, que j’acceptais avec un autre garçon de « faire la femme » comme disent les plus cons des hétéros et des refoulés (dont je faisais partie jusqu’à cet instant). J’ai compris que j’étais homos et aussi que je n’avais pas à en avoir honte.

PS : excuses moi Gérald, si tu passes par là ! Je t’ai gardé comme ami, j’ai préféré oublier nos extras même si c’était pas mal du tout.